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A l'occasion des campagnes pour les élections présidentielle et législatives, les rédactions des Hebdos Normands s'unissent pour donner la parole à leurs lecteurs.

mardi 13 février 2007

Une société sans chômage...

Le plein emploi, tout le monde en rêve… Les Anglais l’ont fait. Le taux de chômage au Royaume-Uni est de 4,6%, alors qu’en France, il est presque deux fois plus élevé. Faut-il pour autant s'inspirer du modèle britannique ?
Que faut-il réformer en France ? La législation du travail ? Les modes d'indemnisation du chômage ? La semaine de 35 heures ?

Que pensez-vous, par exemple, du CNE ? Mis en place en août 2005, le contrat nouvelles embauches a pour objectif d’aider les très petites entreprises (20 salariés au plus) « à recruter plus facilement » : pendant les deux premières années, il laisse la possibilité aux employeurs de se séparer de leur salarié , sans « avoir à motiver la rupture ». Près de 800 000 CNE ont été conclus.

Dans son pacte présidentiel, la candidate du parti socialiste, Ségolène Royal propose de « le supprimer pour faire du CDI la règle ».

De son côté, Nicolas Sarkozy, le candidat de l'UMP, prône l'instauration d'un contrat de travail unique, inspiré du modèle danois, qui offrirait davantage de sécurité aux salariés et davantage de souplesse aux entreprises.

Vous avez signé un CNE ? Comment le vivez-vous ? Faites-nous part de votre expérience...
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La semaine prochaine : le service public.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Sébastien:

Pour ma part je considère que le CNE est un réussite, tant parce qu'il a déjà fait l'objet de nombreux contrats que parce qu'il offre véritablement une flexibilité et une sécurité pour la personne à la recherche d'un emploi: CDI, indemnité, assurance chômage renforcée, congé de formation, droit individuel à la formation...
Alors qu'en j'entends des candidats de gauche qui veulent "revenir" dessus, je m'interroge et je me pose la question suivante: ces candidat(e)s de gauche ont-ils compris quelque chose au monde du travail?

Yoann Gontier a dit…

Malgré mon courriel du 12 férier, vous avez omis de reprendre ici les propositions que France Gamerre, Présidente de Génération Ecologie et candidate déclarée à l'élection présidentielle, développe en terme d'emloi dans son "Défi Ecologique".

Extrait du programme présidentiel de France Gamerre

"Une politique de Développement Durable n'est pas uniquement fondée sur la préservation de l'environnement. Elle a également pour autre fondement essentiels la performance économique et la protection sociale.

Pour construire un emploi durable en France, je propose de:

- Indexer durablement le budget de la recherche à 3% du PIB afin de favoriser les emplois au service de l'environnement qui représentent un vivier de plus de 400 000 emplois à créer.

- Créer un titre "Emplois de proximité d'intérêt public" mis en place avec un coût en charges sociales faibles pour les collectivités et les micro-entreprises intervenant dans le champ de l'économie solidaire.

- Exonérer totalement de charges sociales et d'impôts les nouvelles entreprises pendant leur première année d'existence et accorder un abattement supllémentaire de charges de 30% pendant la deuxième année.

- Simplifier les démarches administratives pour la création d'entreprise par l'instauration d'un document unique.

- Modifier la loi des 35 heures par l'introduction de la notion de temps de travail choisi, avec une flexibilité décidée branche par branche. Les horaires de travail devront pouvoir se négocier secteur par secteur avec des compensations salariales pour les horaires pénibles.

- Réduire les charges sur le travail par la mise en place d'un abaissement des cotisations sociales sur les salaires les plus faibles. Parallèlement, il faut veiller à ce que les salaires bas et moyens soient revalorisés afin que les indemnités des asns emplois ne dépassent pas un jour les salaires."

Anonyme a dit…

Le modèle anglais n'est pas exemplaire en ce sens que là-bas, certes on trouve un job tout de suite, on a même l'embarras du choix et les salaires sont plus élevés. Mais le logement est hors de prix, et vaut mieux être en bonne santé car le coût de la santé et des retraites est supporté par les salariés.
Il faut réformer/simplifier la législation du travail. Fusionner ANPE et Assedic. Indemniser à hauteur de 90 % du salaire le chômeur pendant 18 mois. Si dans les premiers six mois, il n'a pas accepté les postes qu'on lui proposait, où s'il ne peut trouver de débouchés dans sa branche, il devra suivre une formation vers une filière pourvoyeuse d'emplois. S'il refuse de se conformer à cette orientation, il perdra alors le bénéfice de ses allocations. C'est ce qui s'est passé au Danemark il y a 10 ans : de 12 %, le chômage est descendu à 4 %. Après une levée de boucliers durant les premiers mois de la mise en route, le dispositif a ensuite fait ses preuves et fait l'unanimité aujourd'hui. Faisons comme eux.
J'ai un cousin danois qui a été chômeur durant 8 ans ! cela lui convenait très bien : il touchait le chômage, et des allocations de sa commune, arrivant à vivre très correctement. Depuis, bien sûr, il travaille dans une autre branche que la sienne à l'origine. Il reconnaît avoir une meilleure vie aujourd'hui, et est heureux d'avoir été "forcé" à s'intéresser à une autre spécialité.
François Bayrou estime que la norme devrait être le CDI avec des droits progressifs dans le temps. Il souhaite également que la personne qui est licenciée, ne perde pas ses droits à la formation comme aujourd’hui. Enfin, pour lutter contre l’exclusion, il propose que le RMI soit accompagné d’une proposition d’activité indemnisée afin que les personnes retrouvent « un sentiment d’utilité sociale »

Anonyme a dit…

Sébastien:

Je pense que l' analyse d'Yves est la bonne. Il nous faut donner plus de sécurité aux contrats de travail et plus de fléxibilité afin de donner envie à l'employeur de recruter. Le Danemark a compris cela. Le système social danois avec des prélèvements importants est soutenable.Nous en France nous avons des prélèvements records et un taux de chômage, certes en baisse, mais encore trop important.
J'arrêterai la comparaison en vous disant que Nicolas SARKOZY défend également cette vision!

Anonyme a dit…

Le plein-emploi relève très largement du mythe :
le faible taux de chômage des années 60 reposait sur le retrait des femmes du marché du travail.

Et le taux de chômage officiel ne donne qu'une mesure très partielle du sous emploi car il ne tient pas compte de tous les bénéficiaires des minima sociaux, des travailleurs pauvres qui recherchent un emploi à temps plein sans le trouver...
Enfin, si la diminution du chômage s'accompagne d'une augmentation de la précarité comme aujourd'hui, les salariés ne sont pas gagnants.

Les Verts appellent donc à sortir d'une vision dépassée du travail pour aller vers une société de pleine activité qui prenne en compte et rémunère comme telle la diversité des activités humaines (travail salarié bien sûr, mais aussi formation, année sabbatique, éducation des enfants, activités bénévoles d'utilité sociale et environnementale...).

Les propositions

* Créer des emplois grâce à la conversion écologique de l'économie :
selon une étude de la commission européenne publiée en 2005 chaque million d'euros investi dans l'électricité nucléaire pendant un an permet de créer 4 emplois. Le même million d'euros investi dans l'efficacité énergétique (isolation des bâtiments...) permet d'en créer entre 12 et 16.
L'abandon de l'EPR dont le coût est évalué au minimum à trois milliards d'euros et l'investissement de cette somme par exemple dans l'isolation des bâtiments créerait environ 16 000 emplois nets. Cette solution serait donc à la fois plus créatrice d'emplois et plus protectrice de l'environnement.

* 17 millions de logements ont été construits en France avec des normes d'isolation très faibles. Résultat : la facture pour leurs habitants ne cesse d'augmenter et pour une personne à bas revenu, le gain lié à la prime pour l'emploi a été totalement compensé par l'augmentation de la facture d'électricité l'an passé. Un grand plan d'isolation des bâtiments sur la mandature serait donc créateur d'emplois, générateur de gains de pouvoir d'achat et positif pour l'environnement. D'autres exemples pourraient illustrer le potentiel de créations d'emplois de la conversion écologique de l'économie, que nous évaluons à 400 000, et le cercle vertueux engagé liant positivement emplois de proximité non délocalisables, pouvoir d'achat et diminution de l'empreinte écologique.

* À ces 400 000 emplois nets, il faut ajouter ceux qui pourraient être créés par l'extension des 35 heures dans les PME. L'Insee estime à 350 000 le nombre d'emplois entre 1997 et 2002 par la RTT. Son extension aux petites entreprises, sous réserve de modalités d'application intelligentes, pourraient créer environ 100 000 emplois.

* Engager une réforme profonde de la formation professionnelle. Une partie des emplois liés aux mesures évoquées plus haut ne peuvent pas être pourvus à court terme faute d'offre suffisante sur le marché du travail. En lien avec les régions, des plans sectoriels de formation professionnelle initiale et continue seront mises en oeuvre pour créer ces emplois dans les territoires. Par ailleurs, nous souhaitons aller vers la sécurisation des parcours professionnels pour donner corps notre ambition de pleine activité. Nous proposons de passer progressivement du contrat de travail au contrat d'activité, qui intègre dans le même contrat une activité salariée, mais aussi, notamment, des droits à formation sous la forme d'un capital de départ et non de droits acquis, un droit à indemnité chômage, quelle que soit la situation antérieure de façon à limiter l'exclusion des jeunes des allocations chômage...


Pour les Verts, la création d'emplois et la lutte contre le chômage passe donc par d'autres moyens que la précarisation des contrats. La levée de bouclier contre le CPE a montré que la société française, et notamment les jeunes, refusait d'avoir à choisir entre la précarité et le chômage.
La dégradation continue des conditions d'insertion des jeunes dans la vie active n'a pas fait baisser le taux de chômage des jeunes. Nous voulons donc supprimer le CNE et nous prenons l'engagement de ne pas proposer de nouvelles formes de contrat qui aboutirait à une précarisation des situations des salariés.


Pour lutter contre une forme particulièrement insupportable de précarité, celle des travailleurs pauvres, qui touchent 1,2 million de personnes dont 80 % de femmes, nous proposons d'introduire un système où le coût du travail des premières heures travaillées est majoré d'une prime salariale, pour tout contrat inférieur ou égal à un mi-temps. Cette prime salariale serait intégralement à la charge des entreprises qui seraient ainsi incitées à augmenter la durée du travail de leur salarié à temps très partiel, notamment dans le cadre de l'extension de la RTT. Nous proposons donc un dispositif permettant aux travailleurs pauvres de travailler plus et de gagner plus, tout en aidant les autres à travailler moins via l'extension de la RTT dans les PME.

Anonyme a dit…

Je vois que les Verts ont trouvé la solution à la question du chômage (qui n’est qu’un indicateur économique j’en conviens aussi !) : rémunérer le bénévolat, les années sabbatiques… Comme n’y avoir pas penser plus tôt ?! Tout simplement parce qu’on nage en pleine utopie. Comment financer cela ? Est-ce sain qu’une société subventionne les activités bénévoles, si oui à quoi sert justement le bénévolat ?

Sur les propositions, je retiens :
L’isolation des bâtiments : sans mésestimer la question, je pense que cela est court pour résoudre le chômage !
Sur les 35H généralisées, je suis absolument contre. Pour moi le raisonnement qui consiste à découper des parts du gâteau de l’emploi plus petite n’est pas le bon ; je préfère que l’on grossisse ce gâteau pour que le maximum en profite ! D’ailleurs dans les petites entreprises je ne suis pas sûr que cela profite aux employés ni aux patrons. Enfin quoi, je préfère qu’on libère le travail : chaque entreprise s’organise comme elle l’entend, et quand je parle d’entreprises je pense au patron et aux employés, ENSEMBLE ! Qu’on fiche la paix aux entreprises, cessons l’empilement de réglementation qui dégoûte ceux qui investissent, qui créent de la richesse et de l’emploi !!
La suppression du CNE par principe ou par idéologie est une grossière erreur : ce contrat marche et est protecteur (cf mon 1er commentaire, sous le nom "sébastien") !!

L’UMP propose :
- que les heures supplémentaires soient toutes rémunérées 25% de plus que les heures normales et qu’elles soient exonérées de toutes charges fiscales et sociales pour qu’elles soient plus payantes pour les salariés et moins chères pour les entreprises ;
- la liberté pour chacun de travailler autant qu’il veut ;
- que le travail soit toujours mieux rémunéré que l’assistanat ;
- la suppression des droits de succession pour tous les patrimoines petits et moyens…..
Moi, je m'y retrouve mieux dans ces propositions...

Anonyme a dit…

euh, quelqu'un peut m'expliquer comment donner plus de flexibilité avec plus de sécurité? toute personne se rendrait compte que ces mots sont antonymes!!! tout comme salariés et patrons! et oui, selon vos termes donc c'est plus de flexibilité pour le salarié et plus de sécurité pour le patron! quelles analyses!! allez dites le que vous êtes pour la flexcurité de sarkozy...