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mardi 27 mars 2007

Le jour en ville, la nuit aux champs

Près de trois salariés sur quatre travaillent en dehors de leur commune de résidence. C'est ce qui ressort de l'étude que vient de publier l'Insee, d'après des données datant de 2004. En France, la distance domicile-travail moyenne est de 25,9 km et la durée moyenne du trajet par la route est comprise entre 26 et 32 minutes.

L'insée constate également :
« Alors que la population ne cesse de se loger de plus en plus loin des centres-villes, l'emploi reste encore largement concentré dans les pôles urbains. »

La Normandie n'échappe pas à la règle. Et le phénomène n'est pas sans conséquence, notamment sur les conditions de circulation sur certaines petites routes, le matin, à l'heure où l'on embauche et le soir, à la fermeture des bureaux et des usines.

Faut-il inciter les entreprises à s'installer en zone rurale ? Délocaliser les administrations ? Développer les transports en commun, remettre en service des liaisons ferrées ? Réguler la pression immobilière en grande partie responsable de cet exode urbain ?

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La semaine prochaine, la protection sociale.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les déplacements interurbains sont ceux qui augmentent le plus vite; ils représentent un enjeu considérable du point de vue de l'environnement. Le développement des transports ferroviaires est pour les Verts une priorité forte.

Les services ferroviaires inter-urbains relèvent de plusieurs niveaux de responsabilité.
Les TER, organisés par les régions depuis la décentralisation des compétences, connaissent un développement important, lié au niveau d'engagement des régions. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes, avec à plusieurs endroits la saturation des infrastructures et le jeu de vases communiquants entre RFF et la SNCF.

En outre, la multiplication des gares TGV à la campagne, au mépris des correspondances ferroviaires ou avec les transports en commun urbains, participe à l'étalement urbain et au développement de l'usage de la voiture.

Enfin, cette politique mobilise tous les moyens alloués au secteur ferroviaire, au détriment du reste, et notamment de l'entretien et de la modernisation du réseau, qui sont aujourd'hui sacrifiés, comme l'a montré le rapport récent de l'Ecole Polytechnique de Lausanne.

Et que dire de ce gouvernement, qui promet des TGV à tout le monde, lançant à tout va des débats publics sur de nouveaux projets, dont il sait pertinemment qu'il n'a pas d'argent pour les financer ?

Dans le même temps, il laisse péricliter les anciennes liaisons Corail, espérant les transférer un jour aux régions, sous prétexte qu'il s'agirait de liaisons inter-régionales.

Cette politique doit être remise sur ses pieds, avec un autre équilibre entre l'entretien et la modernisation du réseau existant, bien insuffisants, et la construction de lignes nouvelles, ces dernières étant d'autant plus justifiées que l'accroissement des capacités des infrastructures, qui en résultera, pourra servir au développement des TER et au transport des marchandises.

Je considère enfin que le mode de gestion du service public doit être profondément démocratisé. La loi SRU avait mis en place des lieux de concertation avec les usagers, comme les comités de lignes et les comités régionaux des partenaires du transport public, qui fonctionnent pas trop mal pour les premiers, très peu pour les seconds. Au niveau national, le débat reste confidentiel, alors que le grand public devrait avoir son mot à dire sur les politiques mises en oeuvre, sur les priorités en matière de services, sur leur financement, sur la tarification, et des comptes devraient lui être rendus régulièrement.

Un gouvernement de gauche issu des élections de 2007 devrait lancer un débat public et s'engager à mettre en oeuvre les orientations qui en sortiront.

Anonyme a dit…

Il est clair que dans les temps à venir, il faudra repenser complètement le mode de vie-travail-déplacement. J'étais dans une grande entreprise à Paris où certains collègues venaient de Blois en train (!) et mettaient le même temps que d'autres qui venaient de banlieues éloignées. Tout le temps qui est mangé par les trajets génère fatigue, manque de temps pour les enfants, surcoûts importants ... conséquences néfastes pour la santé, mais aussi pour l'entreprise qui verra les arrêts maladie augmenter. Il faudra sans doute légiférer et "inciter fortement" les entreprises pour qu'elles préfèrent recruter localement. Evidemment, les effets dévastateurs de ces chassé-croisé sur l'environnement s'ajoutent au bilan négatif de notre mode de vie. Il faudra sans doute faire comme les Anglais qui ne peuvent pénétrer Londres sans le payer cher. C'est dommage bien sûr, mais sans contrainte, rien ne se fera. Avec la modernisation de l'informatique, et la circulation de l'information qu'elle induit, nous devrions davantage en voir les effets dans nos entreprises. Les réunions devraient se faire en télé-conférence. Mais en France, là aussi on est en retard par rapport aux autres pays où beaucoup de travail, d'échanges se font par ce biais, économisant ainsi les coûts énormes des voyages, hôtels, etc.
Nous avons les outils mais ne savons pas nous organiser pour les optimiser au mieux.