Les Hebdos Normands publient cette semaine une interview de François Hollande. Le premier secrétaire du Parti socialiste sera en meeting à Argentan le mercredi 21 mars (17 h, à la salle des fêtes). Il se rendra ensuite à Lisieux où il participera à un banquet républicain (20h, parc des expositions).
Les Hebdos Normands : A moins de deux mois du premier tour, des électeurs du Parti socialiste disent hésiter à voter Ségolène Royal. Que leur dites-vous ?
François Hollande : « Le pacte présidentiel de Ségolène Royal porte des valeurs de cohésion et les propositions qu’elle présente répondent aux urgences sociales, écologiques et démocratiques.
Sur l’emploi, elle affirme qu’il faut « travailler tous », avec un engagement : aucun jeune ne peut rester plus de 6 mois au chômage sans qu’il lui soit proposé un emploi tremplin ou une formation rémunérée. Sur le pouvoir d’achat, elle est la seule à vouloir ouvrir une grande négociation avec les partenaires sociaux sur les salaires et sur les aides de l’Etat qui doivent être concentrées sur les entreprises qui embauchent.
Sur l’école de la République, elle en fait sa priorité, non dans les mots, mais dans les moyens donnés aux enseignants et au soutien des élèves. Enfin, elle est consciente de l’ampleur de la crise démocratique et elle propose une République nouvelle avec un Parlement renforcé et une meilleure représentation des citoyens. Voilà l’enjeu de l’élection présidentielle : le changement dans la clarté.
Un deuxième tour sans la gauche, ce serait encore, comme en 2002, un non-choix, avec tous les risques de confrontation et de confusion. »
Les Hebdos Normands : Qu’est-ce que ça apporterait qu’une femme devienne présidente ?
François Hollande : « Une femme présidente de la République en France, ce serait d’abord une nouvelle pratique politique et un changement dans l’exercice du pouvoir. Ce serait aussi l’aboutissement de la parité. Une femme peut réussir là où tant d’hommes ont échoué. Ségolène Royal a montré tout au long de son parcours politique des qualités de caractère, de conviction, de courage et d’écoute, qui en feront une grande présidente. »
Les Hebdos Normands : La gauche est à son plus bas niveau. Y voyez-vous un risque pour le second tour ?François Hollande : « Il y a aujourd’hui encore beaucoup d’indécis, plus de 40 % de nos concitoyens. Il est trop tôt pour tirer quelques conclusions que ce soient sur les rapports de force entre la droite et la gauche. Nous sommes encore à plus de trente jours du premier tour et la campagne officielle n’a pas encore commencé. Nous ne connaissons pas encore la liste des candidats.
Le niveau de la gauche n’a pas de raison d’être plus faible qu’en 2002 et même qu’en 2004, à condition que les voix de gauche ne se laissent pas disperser sur des candidatures qui ne sont pas de gauche et l’objectif de Bayrou est d’aboutir à une alternance au sein de la seule majorité UMP-UDF. Et non pas d’une véritable alternative dans le pays. Seule Ségolène Royal porte cette volonté. »