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A l'occasion des campagnes pour les élections présidentielle et législatives, les rédactions des Hebdos Normands s'unissent pour donner la parole à leurs lecteurs.

mardi 3 avril 2007

Préserver sa santé, c'est citoyen !

Parce qu'il vaut mieux prévenir que guérir, plusieurs des candidats à l'élection présidentielle parient sur la prévention pour réduire les dépenses de santé.

Nicolas Sarkozy (UMP) veut d'ailleurs y mettre les moyens, puisqu'il promet d'ici 2012 de tripler le budget consacré à la prévention.

Ségolène Royal (PS), qui entend développer les actions dès l'école, veut encourager la contraception et la rendre gratuite pour toutes les jeunes filles jusqu'à 25 ans.

Mais pour résorber le déficit de la Sécurité sociale (- 8,7 milliards d'euros), les candidats savent qu'ils vont devoir explorer aussi d'autres pistes : lutter contre la fraude, contre les arrêts de travail abusifs ou encore contre la consommation excessive de médicaments... La France est au deuxième rang des pays de l'OCDE pour la dépense de médicaments par personne.

Pour responsabiliser les patients, Nicolas Sarkozy propose la mise en place d'une franchise annuelle sur les actes médicaux. Qu'en pensez-vous ? Cette franchise vous inciterait-elle à moins consulter ? Avez-vous le sentiment de « profiter du système » ?

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La semaine prochaine : l'éducation.

5 commentaires:

Yoann Gontier a dit…

Nicolas Sarkozy propose la mise en place d’une franchise annuelle sur les actes médicaux, sans en préciser le montant. Tout aussi démagogique, Ségolène Royale annonce qu’elle supprimera le forfait à 1€ déjà existant sur les consultations et celui de 18 € sur les actes médicaux lourds, sans préciser comment leur produit sera remplacé.

Pour résorber le déficit de la Sécurité sociale (-8.7 milliards d’euro), Génération Ecologie préconise une meilleure prise en compte des facteurs environnementaux en matière de santé. La dégradation généralisée de notre environnement a des répercussions criantes sur notre santé. L’explosion du nombre de cancer (+ 63% en 20 ans) et des maladies respiratoires (+ 50% en 20 ans) illustre cette préoccupation de santé publique.

Au lieu de rechercher des solutions en aval, Génération Ecologie propose de traiter les problèmes à leur source, de prévenir plutôt que de guérir autant que peut se faire, en couplant notre politique de santé à l’environnement.

Cette réorganisation de notre politique de santé suppose de lier la formation médicale à la filière environnementale et de porter durablement l’effort de la recherche, notamment médicale, à 3% du PIB.

Anonyme a dit…

La crise de la situation sanitaire et du système de santé est structurelle, car l’augmentation des maladies de civilisation est plus rapide que les progrès des soins médicaux. Ce qui signifie que la situation sanitaire se dégrade, alors même que les dépenses de soins n’ont cessé d’augmenter beaucoup plus vite que l’inflation. Le déficit de la Sécurité Sociale se creuse, sans qu’on enraye l’augmentation des cancers, du diabète, de l’asthme, par exemple.

L’OMS Europe estime que 86 % de la mortalité et 77 % de la morbidité sont dus aux maladies chroniques et que 80 % des maladies cardiovasculaires et des diabètes, 40 % des cancers pourraient être évités. Ces épidémies de maladies chroniques ont un coût économique à travers l’explosion des ALD. On ne résoudra la crise que si on agit à la source sur les causes de maladies, en faisant reculer les grandes maladies chroniques actuelles. Cela suppose de refonder le système de santé sur 3 piliers soins, environnement et éducation.

C’est donc une réforme en profondeur qui est nécessaire si l’on veut préserver un système basé sur la solidarité et répondre aux besoins de santé d’aujourd’hui.
Nous proposons de réorganiser l’ensemble des institutions de gestion des politiques de santé en 3 agences : Agence de l’Offre de Soins, Agence de la Santé Environnementale et Professionnelle et Agence de l'Éducation et la Promotion de la Santé. Ces 3 agences se déclinent au niveau national et au niveau régional. L’organisation en 3 pôles nous semble indispensable pour que la Santé Environnementale et l'Éducation et la Promotion de la Santé ne soient pas laissées pour compte et marginalisées, alors qu’elles doivent être des priorités puisqu'elles permettent de limiter les causes des maladies de civilisation.
Les questions spécifiques de la dépendance s’intègreront bien-sûr dans l’Offre de Soins et l’APA y trouvera toute sa place, car elle représente un réel progrès social. Mais il est clair que la dépendance relève aussi, dans une large mesure, de la prévention. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une approche fataliste face aux maladies source de dépendance alors qu’elles sont liées pour une large part à notre environnement et nos comportements.

Pour animer le nouveau système, alléger sa gestion et rapprocher la décision des citoyens, nous proposons de le décentraliser et de mettre en place un Conseil Régional de Santé, élu, redonnant vie à la démocratie sanitaire en associant, en particulier, des représentants des usagers. Les collectivités locales pourront également y jouer leur rôle. Concernant les inégalités actuelles, dans un système réellement décentralisé, l'État pourra retrouver son rôle de garantie de l’égalité des citoyens en intervenant pour pallier aux inégalités régionales.

Pour Les Verts, l’hospitalisation à domicile (HAD) comme les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) sont à développer, car ils correspondent aux besoins de soins de qualité, à l’aspiration des personnes malades, qui souhaitent généralement rester « chez elles » le plus longtemps possible, et sont plus économique pour la collectivité.
Mais l’action de soutien à domicile ne doit pas se limiter aux soins médicaux car l’objectif est de préserver, voire développer, l’autonomie des personnes dans leur cadre personnel comme dans la société. Il s’agit donc de réorienter des services vers la prévention et la promotion de la santé, vers le développement du lien social et la santé communautaire. Cette réorientation n’est pas seulement une formule et doit correspondre à des méthodes d’intervention et impliquer les formations correspondantes. C’est dans cette mesure qu’elles peuvent retarder réellement la dépendance et les besoins de prise en charge institutionnelle qui l’accompagnent.

Néanmoins, les services à la personne se développent aujourd’hui trop souvent dans un cadre précaire pour les salariés dans le cadre du gré à gré (absence de formation, contrats à temps très partiel…). Dans le cas précis de la prévention de la dépendance, nous mettrons en place, en lien avec les collectivités locales et notamment les conseils généraux, une politique systématique d’accompagnement des personnes âgées en nous appuyant sur les innovations qui ont vu le jour depuis plus d’une décennie (activités sportives adaptées, « dépistage » dans les clubs du 3eme âge…). En lien avec les services médicaux, le suivi de ces personnes sera ensuite confié à des associations spécialisées. Le financement de cette mesure étant gagé sur les économies réalisées en limitant les hospitalisations.

L’importance que j'accorde à la prévention s'applique tant sur le plan social qu'en matière d’éducation. Le soutien aux familles en difficulté sera orienté, là encore, vers le lien social, la santé communautaire et le soutien à la parentalité. L’insertion des jeunes dans la société est une condition majeure des équilibres sociaux de demain. L’accompagnement à domicile des familles, orienté vers la prévention, sera un pilier privilégié de l’intervention. Il exige des professionnels une formation adéquate et une organisation collective permettant de s’appuyer sur les compétences existantes en psychologie, en sciences de l’éducation en intervention communautaire et en promotion de la santé. Il est par exemple indispensable de mettre en place des dispositifs d’analyse de pratique pour les intervenants de terrain qui suivent les familles.

Les coupes dans les budgets d’accompagnement par les associations se font cruellement sentir, notamment dans les territoires ruraux isolés. Nos élus locaux, et notamment régionaux, s’en font très souvent l’écho et tentent de compenser le désengagement de l'État. Et ce dans un contexte où le suivi des personnes en difficulté par les différentes administrations (école, centres d’action social…) pose aujourd’hui un problème récurrent d’absence de coordination. Le chantier de la transversalité du suivi, pour adapter l’accompagnement à la personne et non l’inverse, est à lancer dès que possible dans la mandature en lien avec vous et avec les administrations concernées. Des économies importantes peuvent être réalisée grâce à une meilleure coordination, ce qui permettra une réaffectation des moyens, humains et financiers, un suivi de meilleure qualité et d’un plus grande nombre de personnes, de manière préventive et en ayant le moins possible recours aux solutions traumatisantes du placement.

Anonyme a dit…

Trop de Français ont vis-à-vis des médicaments (parfois de confort...) un comportement de consommateurs. Cela n'est plus possible financièrement! Une des solutions à mettre en place est celle que préconise SARKOZY: elle a le mérite d'être claire, simple et responsabilisante....Personnellement, j'adhère à 100% à cette feuille de soins!

Anonyme a dit…

A la question, quelle est la priorité en matière de santé publique, je réponds : la prévention et le dépistage.
Exemples :
- prévention des maladies infectieuses par la vaccination
- prévention des addictions par l'éducation et l'information
- prévention des cancers en évitant l'exposition à certains toxiques
- prévention de maladies cardio-vasculaires et de l'obésité en mangeant différemment et en pratiquant l'éducation physique
- prévention des accidents domestiques par l'information
- prévention des MST par l'information et la suppression des comportements à risques
- dépistage de cancers (prostate, sein, colo-rectal)

Prévention, dépistage, information et éducation me semblent essentiels en matière de santé publique. Toutes ces mesures nécessitent une augmentation du budget des politiques de prévention. C'est à ce prix que la santé des Français s'améliorera et que parallèlement les dépenses de santé diminueront. Il nous reste à espérer que le prochain Président de la République s'engage dans cette voie.

Pascal Martin, délégué thématique santé, UMP 14.

Anonyme a dit…

5 spécialistes de la santé publique à l'origine de la loi Evin de 1991, Gérard Dubois, Claude Got, François Grémy, Albert Hirsch et Maurice Tubiana ont interpellé courant janvier les candidats à la présidentielle en leur présentant «16 propositions pour assurer la protection contre les épidémies industrielles».

Les notes sont tombées le 6 avril. Meilleur résultat, Dominique Voynet (Verts) arrive à tirer son épingle du jeu avec une note de 79 sur 96 soit 8,2 / 20. Les autres candidats obtiennent entre 4,7 et 6,1 / 20.

Sur le thème spécifique de l'environnement, les trois principaux candidats arrivent ex-æquo avec 3 sur 6 alors que Dominique Voynet est loin devant avec 6 sur 6.

«Il n’est pas surprenant de constater que seules les réponses de Dominique Voynet s’accordent avec nos propositions», commente le médecin Claude Got. Les réponses des trois principaux candidats «sont nulles sur les deux questions précises et contraignantes pour l'environnement qui demandent du courage politique.»

http://www.securite-sanitaire.org/