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mardi 13 mars 2007

Discrimination : sortez masqué !

En matière de recrutement, l'âge est le premier facteur discriminant.
L'Observatoire des discriminations, qui a publié son premier baromètre en novembre 2006, a pu constater qu'un candidat de 48-50 ans recevait trois fois moins de convocations à un entretien d'embauche que le candidat de référence, âgé de 28-30 ans.
L'origine compte également. Les tests ont montré qu'il valait mieux avoir un nom et un prénom qui sonnent bien français plutôt qu'un patronyme magrébin.
Mais être handicapé (reconnu Cotorep), être une femme mariée avec trois enfants ou avoir un visage « éloigné des canons de la beauté »... diminue aussi presque tout autant ses chances de décrocher un entretien.

Promulguée en avril 2006, la loi pour l'égalité des chances prévoyait la mise en place du CV anonyme dans les entreprises de plus de 50 salariés, « selon des modalités d’application restant à être fixées par le Conseil d’état ». Après anonymisation, les CV soumis aux recruteurs ne devaient faire apparaître ni l'âge, ni le sexe, ni la photo, ni le nom, ni prénom, ni l'adresse, ni le téléphone.
Finalement, les entreprises ont été laissées libres d'y recourir ou non. Le CV anonyme reste du domaine de l'expérimentation jusqu'à la fin 2007.

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La semaine prochaine, l'imigration.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut que seul les capacités,le mérite et l'effort soient les critères de sélection. Il n'est pas admissible que le handicap ou la couleur de peau soit des facteurs discriminants. Devant un changement lent des mentalités il faut sans aucun doute mettre en place des CV anonymes systématiquement. Il faudra donc légiférer en la matière.

Anonyme a dit…

Je crois utile de rappeler que d'après une enquête du Bureau international du travail et du ministère de l'Emploi, les discriminations se vérifient près de quatre fois sur cinq : ils ont donc proposé un grand nombre de CV avec à chaque fois, des noms "très Français", et des noms à consonnance étrangères, avec compétences égales, et compétences diverses. L'étude a révélé plus de 80 % de discriminations en faveur des noms français. Certains CV étaient même choisis avec des compétences moindres par rapport au même CV un peu plus consistant mais avec un nom africain.
Cet état de fait est incroyablement déshonorant pour la France, c'est mon avis. Nous sommes finalement un pauvre petit pays étriqué et raciste, je le pense car je le constate moi-même tous les jours dans mes rencontres quotidiennes et ça me fait mal au coeur. Moi j'aime la mixité, je la trouve enrichissante pour avoir beaucoup fréquenté les milieux maghrébins et africains.
Heureusement, il existe des cabinets de placement spécialisés dans les diplômés d'origines multiples et, grâce à eux, des Mohammed, des Mouloud, et des Farida obtiennent un job chez des patrons qui ne regrettent pas d'avoir accepté ce challenge d'aller à contre-courant de cette idée nauséabonde qui veut qu'un Africain ne fera pas du bon travail à compétences égales avec un Français.
Je suis pessimiste, il faudra légiférer pour punir ces pratiques xénophobes.

Anonyme a dit…

Par leur ampleur, leur institutionnalisation, leur impunité, les discriminations ont des conséquences très graves et constituent un danger pour la démocratie ; elles minent notre République, qui ne peut répondre à ces défis urgents en se réfugiant derrière l’universalisme abstrait d’un modèle totalement virtuel.

Les discriminations ne sont pas le fait uniquement d’individus ; elles font en fait aujourd’hui système. Elles sont caractéristiques d’un fonctionnement général de notre société.

Les Verts refusent cet état de fait, ils sont profondément attachés à l’égalité effective et à la diversité – des langues, des minorités, des modes de vie, des cultures.

Refuser les discriminations, c’est vouloir réformer radicalement notre système politique et social.

Il faut rendre efficaces les outils existants et changer les pratiques sociales. Il existe des outils juridiques en matière de lutte contre les discriminations. Cependant, la plupart des plaintes sont aujourd’hui déqualifiées ou classées sans suite.

Les Verts veulent la mise en place d’une évaluation des outils existants et une analyse des dysfonctionnements pour adapter en temps réel notre système législatif et administratif.

Pour rendre possible le recours à la loi pour celles et ceux qui sont victimes de discriminations, je souhaite un aménagement de la charge de la preuve en matière civile et commerciale pour les personnes physiques et morales de même nature qu’en droit du travail. En effet, s’il est prouvé une différence de traitement manifeste, il reviendra à la personne incriminée d’apporter la preuve qu’il ne s’agit pas de discrimination mais d’un traitement objectif.

Il est indispensable de doter la Halde d’un véritable budget à la hauteur des enjeux et de lui assigner une mission d’intervention contre les discriminations, en permettant que les citoyens puissent la saisir ou qu’elle puisse aussi s’auto-saisir.

Je rappelle également que la lutte pour l’égalité effective et l’accès à une pleine citoyenneté est un combat commun avec les personnes LGBT et les citoyens handicapés.
Je suis donc favorable à une égalité totale des droits indépendamment de l’orientation sexuelle en matière de mariage civil, de procréation, d’adoption et d’autorité parentale.

Les verts veulent réintégrer dans l’espace politique et juridique commun les politiques en direction des personnes en situation de handicap. Pour cela, il faut mettre en actes une politique visant à promouvoir activement la diversité. Quel que soit le terme employé, il est question d’imaginer des dispositifs qui permettent de mettre fin à l’absence de diversité dans trop d’instances politiques, économiques et sociales. La nature de ces dispositifs doit faire l’objet d’un grand débat national.